“La Chambre à Arles”, Vincent Van Gogh (1888)
Impossible d’évoquer la représentation du lit dans l’art sans référence à la célèbre chambre de Van Gogh. Après deux années passées à Paris, l’artiste hollandais décide de louer une maison à Arles, dans le sud de la France. Le peintre vit pour la première fois dans un endroit qui lui est propre. Une véritable “chambre à soi” avec comme objet dominant : le lit.
Malgré la présence de différents objets (tableaux, miroir, habits…), Van Gogh a souhaité une déco au style dépouillé : “une chambre à coucher vide avec un lit en bois et deux chaises". Admiratif des estampes japonaises, le peintre introduit de nouvelles couleurs à sa palette faisant de cette chambre un lieu chaleureux et propice au repos. Van Gogh réalisera 3 versions de cette peinture à l’huile avec des variations (format, couleurs, portraits affichés sur le mur de la chambre…).
“In bed” par Ron Mueck (2005)
Gigantesques et hyperréalistes, les sculptures de Ron Mueck ne laissent personne de marbre ! À l’image de son oeuvre “In Bed” de plus de 6m de long, mettant en scène une femme alitée.
L’artiste australien réussit à créer des sculptures plus vraies que nature à l’aide de matériaux divers : silicone, résine de polyester, mousse de polyuréthane, coton et peinture à l’huile. À quoi pense cette femme ? Vient-elle de se réveiller ? Est-elle en proie à la solitude, à l’insomnie ? En nous invitant dans l'intimité de cette chambre à coucher, l'artiste laisse libre cours à nos interprétations.
“Morning Sun”, Edward Hopper (1952)
Edward Hopper a été l’un des premiers artistes américains à représenter le sentiment d’isolement ressenti au cœur des villes modernes. Ses œuvres ont resurgi lors de la pandémie faisant de lui, le “peintre du confinement”. Dans “Morning Sun”, l’artiste a demandé à sa femme de jouer au modèle.
Assise sur un lit, cette dernière contemple le paysage urbain qui s’offre à sa fenêtre. La chambre à coucher ressemble à un lieu au style froid et dépouillé réchauffé par la lumière extérieure qui vient envahir la pièce. L’air impassible du modèle rend difficile toute interprétation : à quoi pense cette femme ? Est-elle lassée de cette ville ?
“My Bed,” Tracey Emin (1998)
Suite à une rupture sentimentale, l’artiste Tracey Emin reste clouée 4 jours dans son lit. C’est en constatant les stigmates de cet épisode dépressif qu’elle décide de recréer l’état de sa chambre au sein de la Tate Gallery à Londres en 1999.
Lit défait, sol jonché de déchets (cadavres de bouteille, mégots de cigarettes, linge sale…), témoins d’une réalité crue et intime qu’elle a souhaité partager au grand jour. Intitulée “My bed”, l’installation retenue parmi les finalistes du Prix Turner fera polémique auprès des critiques lui reprochant son manque de pudeur.
“Toys ’R’ U.S. (When Dinosaurs Ruled the Earth)”, Mark Dion (1994)
L’artiste plasticien américain, Mark Dion nous plonge en plein cœur des années 90 avec cette chambre d’enfant décorée sur le thème des dinosaures.
Papier-peint, affiches, jouets, linge de lit, l’artiste rend hommage à ces animaux disparus il y a 66 millions d’années. À travers la reconstitution de cette chambre d’enfant, Mark Dion questionne en creux l’impact du consumérisme sur la nature et le climat.
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